mercredi 8 octobre 2014

Je veux vivre, de Jenny Downham

Auteur: Jenny Downham
Genre: Jeunesse, drame
Éditions: Plon
Année d'édition: 2008

Nombre de pages: 393


Synopsis:



Tessa vient d'avoir seize ans et se sait condamnée.
Dans quelques semaines, elle mourra d'une leucémie. Partagée entre la révolte et l'angoisse, l'injustice et les aspirations propres à son âge, Tessa décide de tout connaître de la vie avant de mourir, y compris les transgressions, la célébrité... Aidée de sa meilleure amie, de ses parents qui acceptent tout, Tessa se lance alors dans une course contre la montre, contre la mort, pour vivre !








Appréciation:

On saute dans l'histoire et très rapidement les éléments s'enchainent et ne nous laissent ni le temps de comprendre ni le temps de lever la tête du livre avant que la lecture ne devienne addictive. Tessa a tout juste seize ans, sa leucémie la ronge de l'intérieur mais elle se bat. Elle a déterminé un bon nombre de choses qu'elle veut absolument faire avant de mourir. Et c'est en fait sa course contre la mort, comme le dit si bien le résumé, que l'on va suivre. Et l'on espère avec elle. On espère qu'elle parviendra à étancher sa soif avant que la maladie ne l'éteigne.
Ce bouquin est renversant. Je l'ai terminé il y a un moment déjà et il me hante, il me travaille. Je l'ai juste adoré, l'histoire m'a touchée comme peu l'ont fait. On en ressort changé et différent.
Alors que beaucoup de lecteurs ont dit avoir eu du mal à supporter Tessa, moi je dois avouer que je l'ai juste adorée. Peut-être parce que je me reconnaissais un peu en elle, je me suis souvent dit que j'aurais réagi comme elle. Même si bien sûr je n'ai pas le droit, je trouve, de me mettre à sa place et de la juger, je pense que mes faits et gestes ne différeraient pas beaucoup des siens si j'étais dans sa situation. Je suis déjà difficile à vivre à la base, et quand tout ne va pas comme je le veux et que je ne me sens pas bien, rien ne va plus. Et pour Tessa, c'est un peu pareil. Mais je l'ai tout de même trouvée juste sensationnelle et d'une maturité assez choquante pour son âge. Quoi que. Je ne sais pas vraiment si je dois utiliser le terme de maturité ou de lucidité, bien que les deux aillent dans le même sens. C'est vrai que comparé à son père par exemple, Tessa est très lucide sur l'aboutissement de sa bataille, elle ne se donne pas de faux espoirs sur la suite et elle tente simplement de profiter du présent et de faire ce qu'elle a envie de faire.
J'ai trouvé cette façon de voir les choses très belle et je pense qu'elle se rapproche plus de la réalité, car on lit souvent des livres traitant de maladie, mais dont les personnages voient la vie en rose et n'ont pas de doutes. Et parfois c'est franchement perturbant, parce que je pense que quand une maladie vous ronge de l'intérieur et que vous savez très bien comment ça va se finir, il y a forcément des moments creux, des gros coups de blue, des jours où ça ne va pas. Même si on positive. Enfin, je ne suis pas mourante, mais je me permets d'imaginer la chose. Et dans Je veux vivre, Tessa a beau se battre, elle a quand même peur. Elle n'essaie pas d'oublier, elle est lucide et pourtant elle fait tout pour se faciliter la vie. C'est ça que j'ai adoré.
Les personnages sont tous adorables, très attachants. Mon petit préféré est Cal, le petit frère de Tessa, parce qu'il me fichait vraiment malheur et qu'il avait l'air tellement gentil... Je l'aurais volontiers serré dans mes bras durant tout le bouquin. Mais les autres personnages, tels que les parents de Tessa, Zoey, le personnel de l'hôpital et tous ceux que j'ai oubliés sont également adorables. Et on n'a surtout pas envie qu'ils perdent Tessa.
Quant à Adam... Que dire de leur magnifique histoire d'amour ? Je ne sais pas, je ne pourrais rien dire à ce propos, si ce n'est qu'elle m'a énormément touchée et qu'elle ne méritait pas de finir ainsi. Pour tout vous dire, j'adorais Adam, son côté si doux et protecteur avec Tessa. Ils allaient très bien ensemble, la sagesse d'Adam compensait la hargne de Tessa, sans pour autant les séparer.
La fin n'a pas été très appréciée des lecteurs en général et pourtant je l'ai beaucoup aimée. Je l'ai trouvée très bien écrite, dans la continuité du livre et comme je m'attendais un peu à ça je n'ai pas été déçue du tout. Et si je pensais arrêter de pleurer dans les vingt dernières pages, je me suis bien mis le doigt dans l'œil. Magnifiquement bien décrite, la fin de la bataille est plus touchante que tout le reste, elle donne les frissons, elle fait peur, on ressent la souffrance ; autant celle de Tessa que de ses proches. Je ne sais pas comment c'est possible que de simples mots, sans image, sans odeur, sans son, puissent planter un décor pareil et faire ressentir des sentiments aussi poignants que cela. Exactement comme si l'on vivait la scène aux côtés des personnages. La mort vécue par le mourant : sa façon de voir les choses, sa dégradation, les idées qui deviennent moins précises, des flash qui reviennent...
Quant à Jenny Downham, je dois dire que j'ai beaucoup aimé sa façon d'écrire et de raisonner. Certes, son vécu et son métier l'ont beaucoup aidée à écrire ce livre avec autant de justesse. Mais il faut quand même un énorme talent pour écrire quelque chose de pareil : ça va droit au cœur, ça fait sourire et espérer comme ça fait se vider de ses larmes. C'est très, très, très beau.

Une grande claque. Violente. Une de plus. On n'en recevra jamais assez.

Alors je remercie de tout mon cœur ma bibliothécaire qui m'a posé ce bouquin dans les bras et qui m'a (presque) forcée à le lire !

A lire. Absolument.

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